Nombreux sont les étudiants étrangers qui aspirent à démarrer leur carrière professionnelle en France. Toutefois, au-delà de la recherche d’emploi, la transition du statut d’étudiant à celui de salarié requiert le respect d’une procédure rigoureuse. Celle-ci implique notamment le changement du titre de séjour qui est soumis à des exigences spécifiques et à des démarches strictes. Qu’est-ce qu’un changement de statut ? Le changement de statut s’adresse aux personnes ayant en leur possession un titre de séjour spécifique qui souhaitent changer celui-ci, car leur situation a évolué. C’est notamment le cas des individus désireux de trouver un travail en France après la fin de leurs études. En plus de trouver un emploi, ces derniers sont donc tenus de régulariser leurs papiers administratifs en fonction de leur situation de vie actuelle pour pouvoir séjourner et travailler légalement sur le territoire. À défaut, ils seront dans l’obligation de quitter l’Hexagone et de retourner dans leur pays d’origine une fois leurs études terminées. Quelles sont les conditions pour passer d’un titre étudiant à un titre salarié ? Le changement de titre de séjour étudiant à un titre de séjour salarié implique le respect de nombreuses conditions strictes. Le demandeur doit disposer d’un Bac+2 minimum. L’emploi trouvé doit correspondre à son domaine d’études. Ici, il est important de noter que des emplois spécifiques sont prévus pour les étudiants ayant une licence ou un Bac+2 et originaires des pays ayant conclu un accord sur les flux migratoires ou les migrations professionnelles avec la France. Il s’agit notamment du Bénin, du Burkina Faso, du Cap Vert, du Congo, du Gabon, de Maurice, du Sénégal, de la Tunisie, de la Géorgie et bien d’autres. La liste des métiers est disponible sur le site officiel de l’administration française. Dans l’éventualité où l’étudiant est titulaire d’une licence professionnelle, d’un master ou d’un diplôme équivalent, le changement de son statut d’étudiant à celui de salarié est aussi conditionné par le salaire que lui octroie son futur emploi. Le poste qu’il prévoit d’occuper doit être rémunéré d’au moins 2702,70 euros bruts par mois. Dans le cas contraire, la demande pourra lui être refusée. Quelles sont les démarches à suivre pour changer de statut d’étudiant à celui de salarié ? Les démarches relatives au renouvellement de titre de séjour après les études en vue d’exercer une activité professionnelle passe par de nombreuses étapes. La demande d’autorisation de travail La première étape du changement de titre de séjour étudiant à un titre de séjour salarié passe obligatoirement par l’obtention d’une autorisation de travail. C’est le futur employeur qui doit effectuer cette démarche sur la plateforme du ministère de l’Intérieur. Il aura besoin du contrat de travail ou d’une promesse d’embauche du diplômé étranger, de sa lettre de motivation et de son CV. L’extrait Kbis de l’entreprise, une attestation Urssaf ainsi qu’une preuve de publication de l’offre d’emploi sont également exigés. Bien entendu, un titre de séjour valide de l’étudiant sera nécessaire. D’autres pièces justificatives pourront également être demandées selon le cas. La durée de traitement d’une demande d’autorisation de travail est de 2 mois en moyenne. L’étudiant recevra un récépissé de dépôt délivré si l’autorisation de travail est accordée. Une fois le document obtenu, il aura le droit d’exercer son métier à plein temps. La demande de titre de séjour après les études Comme toute démarche administrative, plusieurs documents sont requis dans le cadre d’un changement de titre de séjour après les études. En plus de l’autorisation de travail de l’étranger, il est indispensable de disposer : Un extrait d’acte de naissance, une pièce justificative de domicile datant de moins 3 mois et des photos d’identité récentes peuvent également être exigés. Généralement, la demande du titre de séjour salarié est à effectuer dans les 2 mois qui précèdent l’expiration de la carte de séjour étudiant. Le concerné devra également prendre rendez-vous sur la plateforme dédiée à cet effet. Comme toujours, un récépissé lui sera délivré dans l’attente du traitement de sa carte. Les différents types de carte de séjour suivant le diplôme de l’étudiant étranger Il est à noter que le titre de séjour délivré dépend considérablement du niveau de diplôme de l’étudiant étranger. S’il s’agit d’un Bac+2 ou d’une licence, par exemple, il pourra obtenir un titre de séjour salarié dans le cadre d’un CDI et d’un titre de séjour travailleur temporaire avec un contrat CDD. La demande de ce document doit généralement être effectuée dans un délai de 2 mois avant la date d’expiration de la carte de séjour étudiant. En revanche, les titulaires d’une licence professionnelle, d’un master ou d’un diplôme équivalent auront plusieurs choix. S’ils ont signé un contrat de travail ou une promesse d’embauche, ils recevront un titre de séjour salarié ou travailleur temporaire. Par contre, une carte de séjour « recherche d’emploi ou création d’entreprise » leur sera remise s’ils n’ont pas encore trouvé de travail ou comptent mettre en œuvre un projet entrepreneurial à l’expiration du titre de séjour étudiant. Dans le cas où l’étudiant a déniché un contrat de plus de 3 mois avec un salaire annuel supérieur ou égal à 43243 euros bruts, une carte de séjour pluriannuelle passeport talent lui sera délivrée. Que faire en cas de refus ? Il est possible d’entamer plusieurs recours en cas de refus de changement de statut. Le recours gracieux est à réaliser auprès du préfet de son lieu de résidence 2 mois après la réception de la réponse négative. Si la décision reste défavorable suite à cette démarche, il pourra contester le refus en faisant un recours hiérarchique auprès du ministre de l’Intérieur ou du préfet du secteur administratif ayant statué. Dans l’éventualité où les recours administratifs ont été rejetés, le concerné aura la possibilité de saisir le tribunal administratif compétent. Ce recours contentieux doit être motivé et exposer les raisons de droit à l’admission au séjour ainsi que les motifs justifiant la contestation du refus. La procédure doit être entamée dans un délai de 2 mois à compter de la réception de la décision défavorable. Il est fortement recommandé de recourir
Titre de séjour salarié en France : conditions, démarches et renouvellement
La disposition d’un titre de séjour salarié est obligatoire pour tout étranger désireux d’exercer une activité professionnelle en France. De quoi s’agit-il ? Quelles sont les conditions d’éligibilité et les démarches à suivre pour obtenir ce document ? Comment le renouveler ? Focus. Qu’est-ce qu’un titre de séjour salarié ? Le titre de séjour salarié est un document administratif qui légitime la présence d’un ressortissant étranger en France et lui permet de travailler légalement sur le territoire. À l’inverse du titre de séjour travailleur temporaire qui est délivré aux personnes en CDD, celui-ci est accordé aux individus ayant contracté un contrat en CDI. Toutefois, sa délivrance est soumise à plusieurs conditions et encadrée par des formalités strictes. Conditions d’obtention du titre de séjour salarié Comme son nom l’indique, le titre de séjour salarié est accordé aux étrangers venus en France pour travailler en tant que tel. En plus de parler français, la personne concernée doit disposer d’une autorisation de travail pour pouvoir entamer une procédure de demande. Celui-ci doit être demandé par le futur employeur sur la plateforme de l’administration française dédiée à cet effet. Un visa de long séjour valant titre de séjour (VLS-TS) sera nécessaire s’il s’agit du premier séjour de l’étranger dans l’Hexagone. Il est important de noter que la délivrance de la carte de séjour salarié peut être refusée cas de non-respect d’une obligation de quitter le territoire (OQFT), de conditions de travail ou d’hébergement indignes, de faits de faux et d’usage de faux documents. Les condamnations pour quelconque délit grave ou crime tel que le proxénétisme et la traite d’êtres humains constituent également un motif de refus automatique. La demande de titre de séjour peut également être refusée si le candidat a commis des faits de violence à l’encontre d’agents de sécurité, d’agents publics et des élus. Les documents nécessaires pour constituer le dossier de demande titre de séjour salarié En plus de l’autorisation de travail correspondant au poste occupé et du VLS-TS, le demandeur de titre de séjour salarié devra fournir : L’étranger devra également signer l’engagement à respecter les principes républicains et joindre un exemplaire à son dossier. À tous ces documents s’ajoutent des éléments attestant le maintien du contrat de travail de l’étranger. Il peut s’agir d’une attestation d’activité professionnelle de moins de 12 mois ou d’une déclaration sociale nominative de l’employeur concernant l’étranger. Enfin, une attestation d’emploi sera exigée si l’employeur ayant besoin d’une main-d’œuvre étrangère est un particulier. Les démarches pour l’obtenir Les démarches à suivre pour obtenir un titre de séjour salarié en France dépendent essentiellement du lieu de résidence du futur employé. Obtenir un titre de séjour si le salarié habite à l’étranger Si l’étranger habite encore à l’étranger, son futur employeur doit impérativement effectuer une demande d’autorisation de travail avant son arrivée en France. Ce n’est qu’après cette étape qu’il pourra effectuer une demande de VLS-TS sur le site officiel des visas pour la France ou auprès de l’ambassade ou du consulat de France de son pays de résidence. Par la suite, l’intéressé est tenu de valider son visa de long séjour valant titre de séjour et payer une taxe de 200 euros dans un délai de 3 mois après son arrivée en France. Le ressortissant étranger devra patienter deux mois avant la date d’expiration de son VLS-TS pour engager une procédure de demande de titre de séjour salarié. Il devra s’adresser à la préfecture ou à la sous-préfecture de son lieu de domicile pour ce faire. Un récépissé lui sera fourni si son dossier est complet en attendant la réponse. Obtenir un titre de séjour si le salarié habite déjà en France L’employeur de l’étranger déjà résidant en France devra tout de même effectuer une demande d’autorisation de travail. Suite à cela, le salarié devra demander sa carte de séjour auprès de la préfecture ou de la sous-préfecture de son domicile. Il recevra également un récépissé dans l’attente de la réponse de sa requête. Pour information, l’étranger peut effectuer une demande d’admission exceptionnelle au séjour par le travail s’il justifie d’une présence de plus de 5 ans en France et de 8 mois d’activité professionnelle sur les 24 derniers mois, de 12 mois d’activité d’économie solidaire, d’au moins 910h d’activité en tant qu’intérimaire ou de 3 années d’activité ininterrompue. Les étrangers résidant en France depuis 7 ans et ayant une activité de plus de 12 mois sur les 36 derniers mois pourront également prétendre à cette demande. Il en va de même pour les étrangers avec 3 ans de présence sur le territoire français exerçant une activité professionnelle depuis 2 ans, dont 8 mois sur les 12 derniers mois. Comment renouveler le titre de séjour et sous quels délais ? La demande de renouvellement de titre de séjour salarié est à effectuer dans un délai de 2 mois précédant la date d’expiration de la validité du document actuel. Dans le cas où celle-ci est effectuée hors délai, un droit de visa de régularisation à hauteur de 180 euros est à payer en plus de la carte. Cette exigence ne s’applique pas en cas de force majeure ou d’une présentation d’un visa valide. Si l’étranger occupe toujours son poste, il se verra recevoir une carte de séjour pluriannuelle valable pendant 4 ans. À l’inverse, s’il est au chômage, mais indemnisé par France Travail, une carte de séjour temporaire valable pendant un an lui sera délivrée. Si sa situation n’a pas changé à la fin de ce délai, il en recevra une nouvelle avec une validité équivalente à celle de ses droits à l’assurance chômage. Les documents à fournir et la démarche à suivre pour renouveler le titre de séjour sont relativement identiques à ceux cités précédemment. L’étranger au chômage devra simplement fournir une attestation du précédent employeur justifiant la rupture du contrat de travail et un avis de sa situation individuelle établi par France Travail. Celui ayant changé d’emploi, en revanche, devra joindre à son dossier une autorisation de travail dématérialisée délivrée par son nouvel employeur.
Le cas d’une ressortissante marocaine ayant obtenu justice après le refus implicite du renouvellement de sa CST étudiant
Au cours de son parcours universitaire en France, Annie, une étudiante marocaine a fait face à un casse-tête administratif. Elle a demandé le renouvellement de sa carte de séjour temporaire sur le site de l’ANEF, celle qu’elle avait en sa possession arrivant à expiration. Malheureusement, la préfecture est restée muette suite à la délivrance d’une simple prolongation de visa de 3 mois. Un silence lourd de conséquences parce qu’un refus implicite était né, conduisant la concernée dans une situation irrégulière sur le territoire. Désemparée, mais décidée à faire valoir ses droits, Annie a sollicité le cabinet pour contester cette décision défavorable devant le Tribunal administratif. Une procédure complexe, mais non sans résultat, car justice a été faite. Le cabinet face au refus implicite du renouvellement de CST étudiant Dans un premier temps, le cabinet a adressé à la préfecture une demande d’explication concernant les motifs du refus de renouvellement de titre de séjour d’Annie, mais aucune réponse n’a été communiquée. Il a donc décidé de saisir le Tribunal administratif aux fins de démontrer l’absence de motivation de cette décision et l’erreur manifeste concernant l’appréciation du dossier de sa cliente. Après analyse du parcours et de la situation d’Annie, le cabinet a élaboré une stratégie de défense efficace démontrant les motifs légitimant sa présence sur le territoire. Au-delà du parcours universitaire exemplaire et des preuves de l’intégration de sa cliente à la société française, le cabinet a prouvé que, durant l’attente de son titre de séjour étudiant, l’intéressée avait brillamment obtenu son diplôme et justifiait désormais d’une autorisation de travail. Cette jeune marocaine avait décroché un emploi correspondant à son domaine d’études qui lui octroyait un salaire mensuel brut supérieur au seuil requis pour la délivrance d’une carte de séjour mention passeport talent. Pourtant, aucune projection professionnelle n’était possible en raison de l’irrégularité des papiers. Un pari gagnant pour poursuivre ses rêves Le combat acharné mené par le cabinet d’avocat à Marseille pour faire valoir les droits d’Annie a finalement porté ses fruits. Le Tribunal administratif a tranché en faveur de la jeune diplômée à l’issue de la saisine. En plus d’un nouveau titre de séjour en adéquation avec sa situation, celle-ci s’est vue remettre une indemnisation financière liée aux frais de justice. Cette affaire démontre que l’abandon n’est pas une solution face aux aléas des procédures administratives. La persévérance et une défense juridique efficace sont les clés pour renverser le cours des choses. Grâce à l’expertise du cabinet, Annie a pu non seulement obtenir justice, mais aussi reprendre la main sur son avenir. Un combat et une victoire exemplaire qui rappellent que derrière chaque dossier, il y a une vie, des ambitions et des rêves à défendre.