La demande de titre de séjour, un précieux sésame pour s’établir légalement en France, est souvent source d’angoisse pour les ressortissants étrangers. Au-delà de la complexité des démarches, les phases d’instruction demeurent longues et imprévisibles, plaçant parfois les requérants dans une précarité administrative. En 2025, les délais vont de 1 à 8 mois selon la préfecture et le type de demande.
Quels sont les délais moyens en France ?
Que ce soit dans le cadre d’une demande de titre de séjour, d’un renouvellement, d’une naturalisation ou autre, les délais d’instruction des préfectures sont très variés.
Ces écarts s’expliquent notamment par la nature de la demande, le volume de dossiers déposés en préfecture, mais aussi par le temps nécessaire à l’examen approfondi des justificatifs fournis. Des délais supplémentaires peuvent survenir lorsque l’administration réclame des pièces manquantes ou encore des informations complémentaires.
À titre d’illustration, voici un tableau non exhaustif des délais moyens en France.
Préfecture | Délais d’attente pour une première demande de titre de séjour | Délais pour un renouvellement de titre de séjour | Délais pour une de naturalisation | Source |
Rhône | 291 jours (273 jours d’instruction + 21 jours pour la fabrication du titre) | 144 jours (123 jours d’instruction + 21 jours pour la fabrication du titre) | 502 jours | rhone.gouv.fr |
Bouche-du-Rhône | 245 jours | 91 jours | 286 à 991 jours | bouches-du-rhone.gouv.fr |
Eure-et-Loir | 6 mois | 2 mois | 12 à 18 mois | eure-et-loir.gouv.fr/ |
Le Nord | 1 à 4 mois | 1 à 4 mois | 24 à 30 mois | nord.gouv.fr |
Loire-Atlantique | 6 mois | 3 mois | 6 à 18 mois | loire-atlantique.gouv.fr |
Hauts-de-Seine | 2 à 4 mois | 2 à 4 mois | 12 à 18 mois | hauts-de-seine.gouv.fr/ plus.transformation.gouv.fr |
Ce panorama met en évidence des inégalités territoriales majeures. Si certaines préfectures comme celle du Nord, à Lille, traitent les demandes de premiers titres de séjour en quelques semaines, d’autres présentent des délais d’instruction de près de 10 mois.
Les préfectures les plus lentes en 2025
Certaines préfectures se distinguent par leurs délais de traitement particulièrement longs de certaines demandes, plongeant les requérants dans l’incertitude la plus totale et même, parfois, dans une situation administrative critique.
Préfecture | Type de demande | Délais d’instruction à titre indicatif | Source |
Rhône | Première demande | Plus de 9 mois (291jours) | rhone.gouv.fr/ |
Renouvellement | Plus de 4 mois (144 jours) | ||
Hérault | Première demande de titre de séjour | 7,5 à 8,5 mois | herault.gouv.fr/ |
Renouvellement | 4,5 à 5 mois | ||
Bouche-du-Rhône | Première demande de titre de séjour | Plus de 8 mois (245 jours) | bouches-du-rhone.gouv.fr |
Renouvellement | Plus de 3 mois (91 jours) | ||
Val-d’Oise | Première demande de titre de séjour | Plus de 90 jours | val-doise.gouv.fr |
Charente-Maritime | Première demande | 8 mois | charente-maritime.gouv.fr |
Renouvellement | 3,5 mois | ||
Seine-Maritime | Première demande | 6 mois | seine-maritime.gouv.fr |
Yvelines | Renouvellement | Pas de délais fixe, mais plus de 5 à plus de 12 mois selon certains témoignages | leparisien.fr et actu-juridique.fr |
Essonne | Renouvellement | Pas de délais fixe, mais plus de 8 mois selon certains témoignages | plus.transformation.gouv.fr |
Ce palmarès des délais des préfectures les plus lentes montre que celle du Rhône est en tête de lisse avec un délai d’instruction moyen de 291 jours pour une première demande de carte de séjour et de 144 jours pour un renouvellement. Celle de Val-d’Oise semble être la moins lente parmi ce palmarès, avec un délai de traitement de plus 90 jours pour une première demande de titre de séjour. Dans tous les cas, la patience est de mise.
D’autres préfectures comme celle des Yvelines ou encore de l’Essonne n’indiquent pas de délais fixes, mais certains témoignages mettent en lumière des phases d’instruction relativement longues pouvant aller jusqu’à plus de 12 mois.
Les préfectures les plus rapides en 2025
D’autres préfectures et sous-préfectures comme celle du Nord à Lille et des Hautes-Alpes dans le Gap brillent par leur rapidité. Les phases d’instruction vont de 30 jours à 4 mois selon la nature de la demande.
Préfecture ou sous-préfecture | Type de demande | Délais d’instruction (à titre indicatif) | Source |
Paris | Première demande de titre de séjour ou changement de statut | 9 à 30 jours | demarches.numerique.gouv.fr |
Rhône | Renouvellement de récépissé provisoire de séjour | 30 jours | rhone.gouv.fr |
Le Nord | Première demande et renouvellement | 1 à 4 mois | nord.gouv.fr |
Val-de-Marne | Renouvellement | 75 jours | questions.assemblee-nationale.fr |
Bouche-du-Rhône (sous-préfecture d’Arles) | Renouvellement | 53 jours | bouches-du-rhone.gouv.fr |
Hautes-Alpes | Demande de titre de séjour | 66 jours à 220 jours | hautes-alpes.gouv.fr |
Vienne | Renouvellement | 60 à 90 jours | vienne.gouv.fr |
Val-d’Oise | Renouvellement | 60 à 90 jours | val-doise.gouv.fr |
Seine-et-Marne | Renouvellement | 60 à 120 jours | plus.transformation.gouv.fr |
Comme on peut le constater, la phase d’instruction la plus courte pour une demande de titre de séjour est de 30 jours. On observe également que certaines sous-préfectures, telle celle d’Arles, affichent des délais plus courts que Marseille pour le renouvellement de cartes de séjour, malgré leur appartenance au même département.
Dans tous les cas, il est important de souligner que les délais cités plus hauts sont strictement à titre indicatif. Ils peuvent se raccourcir ou s’allonger en fonction du volume de dossiers à traiter en préfecture et des éventuels retours de l’administration.
Il est également à noter que, quelle que soit la demande que vous souhaitez effectuer, vous devez impérativement la formuler et l’adresser à la préfecture compétente de votre lieu de résidence. Par exemple, si vous résidez à Bagnolet, vous devez envoyer votre demande à la préfecture de Bobigny. En revanche, vous devez vous rapprocher de la sous-préfecture d’Asvesnes-sur-Helpe dans le Nord, si vous êtes domiciliés à Boussois.
Pour éviter toute erreur et connaître les délais d’instruction spécifiques à votre préfecture, pensez à consulter le site des préfectures et services de l’État de votre région sur prefectures-regions.gouv.fr.
Que dit la loi si la préfecture ne répond pas ?
Dans l’éventualité où la préfecture reste muette pendant plus de 4 mois quant à votre demande de régularisation, il est fort possible que votre requête ait fait l’objet d’un refus implicite.
En effet, les articles R*432-1 et R432-2 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile expliquent que le silence gardé par l’administration pendant plus de 4 mois concernant les demandes de carte de séjour vaut décision implicite de rejet.
Toutefois, il est important de souligner que cette issue défavorable n’est pas systématique dès lors qu’il existe des preuves tangibles quant au traitement en cours de dossier. Ce fut notamment le cas pour un étudiant algérien dont la phase d’instruction de sa demande de renouvellement de titre de séjour s’est étendue jusqu’à 18 mois.
Suite à la saisine du tribunal administratif de Versailles, le juge a ordonné à la préfecture de traiter sa requête au plus vite. Dans sa décision, il souligne le fait qu’aucun refus implicite n’était né, car le dossier était en cours d’examen malgré le délai anormal de 18 mois.
Comment réduire l’attente et sécuriser son dossier ?
Si les démarches relatives à l’obtention d’un titre de séjour semblent complexes et les délais de traitement longs, notez qu’il existe plusieurs astuces pour optimiser l’attente et sécuriser votre dossier.
Anticiper et préparer minutieusement votre dossier
Une bonne dose d’organisation et de patience sont de rigueur pour toute procédure de demande ou de renouvellement de titre de séjour. La première chose que vous devez faire est d’anticiper les démarches. Notez que vous avez entre 4 et 2 mois pour déposer votre dossier. Comme les demandes affluent en préfecture, le plus tôt sera donc le mieux.
En ce sens, nous vous recommandons fortement de prendre le temps de réunir tous les documents nécessaires pour constituer un dossier solide :
- document de séjour valide (visa, titre de séjour, etc.),
- document d’état civil,
- pièce et photographie d’identité,
- pièces justificatives de domicile et de paiement du droit de timbre.
À cela s’ajoutent toutes les preuves appuyant le motif de votre séjour et justifiant votre requête de régularisation.
Pour éviter tout retour de l’administration, assurez-vous de la complétude de votre dossier et de l’exactitude des informations mentionnées sur chaque document.
Respecter les formalités administratives à la lettre
Une fois le document constitué, il convient maintenant d’engager les démarches pour obtenir votre première carte de séjour ou renouveler votre carte actuelle. Téléchargez, remplissez et signez le contrat d’engagement au respect des principes de la République et joignez-en un exemplaire à votre dossier.
Ensuite, renseignez-vous auprès de votre préfecture ou sous-préfecture pour les démarches spécifiques à entreprendre.
Notez que la procédure est sensiblement différente selon la nature de la requête. Dans le cadre d’une première demande de titre de séjour “vie privée et familiale” à Marseille, par exemple, la démarche se fait strictement sur le site de l’ANEF.
En revanche, pour les demandes d’admission exceptionnelle au séjour, la préfecture des Bouches-du-Rhône exige l’envoi du dossier par courrier recommandé avec accusé de réception à l’adresse :
PREFECTURE DES BOUCHES-DU-RHONE
DMIN – BAAS – AES/VPF/AEST
PLACE FELIX BARET
CS 30001
13259 MARSEILLE CEDEX 06
Quoi qu’il en soit, le respect des délais exigés par l’administration est indispensable pour sécuriser votre dossier. Comme expliqué plus haut, vous devez impérativement votre requête dans un délai de 120 à 60 jours avant l’expiration de votre document de séjour en cours.
Dans le cas où votre dossier est déposé hors délai, vous devez vous acquitter d’une redevance de 180 euros non remboursable pour garantir sa recevabilité.
Faire preuve de réactivité
Qu’il s’agisse d’une demande d’informations ou de pièces justificatives complémentaires, les retours de l’autorité administrative prolongent irrémédiablement le traitement de votre requête.
Pour éviter de retarder davantage la délivrance de votre titre, vous devez faire preuve de réactivité. Consultez régulièrement vos emails, vos notifications de l’ANEF ou autre et faites parvenir sans délai les informations et documents demandés.
Engager des recours si nécessaire
Dans l’éventualité où vous avez essuyé un refus ou si aucune réponse de la préfecture ne vous est parvenue au-delà du délai réglementaire, vous pouvez former un recours auprès des autorités compétentes dans le but de contester la décision de rejet.
Le recours gracieux auprès de la préfecture, hiérarchique auprès du ministère de l’Intérieur et contentieux auprès du Tribunal administratif sont à effectuer à un intervalle de 2 mois après chaque issue défavorable.
Par contre, si la décision est assortie d’une obligation de quitter le territoire, le recours contentieux est à formuler dans un délai de :
- 48h en cas d’OQTF sans délai avec un placement en CRA,
- 7 jours en cas d’assignation à résidence,
- et de 30 jours en cas d’OQTF avec départ volontaire.
Quel que soit le recours à introduire, il doit être motivé et argumenté, sans quoi aucune annulation ne pourra être faite.
L’accompagnement d’un avocat spécialisé en droit des étrangers est crucial pour la réussite de la procédure. Ce professionnel plaidera votre cause et défendra vos droits auprès des autorités compétentes.
Faire appel à un avocat en droit des étrangers pour vous accompagner
N’attendez pas d’avoir un refus pour solliciter un avocat en droit des étrangers. Sa fine maîtrise du CESEDA et son expérience avérée peuvent changer la donne. Selon vos besoins et votre situation, il vous informe, vous conseille sur la marche à suivre pour obtenir votre titre de séjour et vous accompagne tout au long de la procédure.
En plus de vous assister, l’avocat en droit des étrangers anticipe également les obstacles, sécurise votre dossier auprès de la préfecture et intervient sans tarder en cas de problème. Il mène votre combat jusqu’au tribunal si cela s’avère nécessaire, rédige les documents nécessaires, forme les recours et élabore une stratégie de défense efficace et sur mesure pour faire valoir vos droits.
Face à la variété des délais d’instruction en préfecture pour la délivrance de titre de séjour (entre quelques semaines à plusieurs mois), les requérants se retrouvent dans l’incertitude et la précarité. L’appui d’un professionnel en droit des étrangers est indispensable pour optimiser les démarches et sécuriser votre dossier.
Avec plus de 10 années d’expérience et plus de 10000 dossiers traités, le cabinet MHK Avocats met son expertise à votre service pour faire valoir vos droits. Prenez rendez-vous dès maintenant pour que nous puissions étudier votre situation en détail et vous accompagner tout au long de procédure. La consultation est gratuite.
Site des préfectures et services d’État en région :
https://www.prefectures-regions.gouv.fr/auvergne-rhone-alpes
https://www.prefectures-regions.gouv.fr/bourgogne-franche-comte
https://www.prefectures-regions.gouv.fr/bretagne
https://www.prefectures-regions.gouv.fr/centre-val-de-loire
https://www.prefectures-regions.gouv.fr/corse
https://www.prefectures-regions.gouv.fr/grand-est
https://www.prefectures-regions.gouv.fr/hauts-de-france
https://www.prefectures-regions.gouv.fr/ile-de-france
https://www.prefectures-regions.gouv.fr/normandie
https://www.prefectures-regions.gouv.fr/nouvelle-aquitaine
https://www.prefectures-regions.gouv.fr/occitanie
https://www.prefectures-regions.gouv.fr/pays-de-la-loire
https://www.prefectures-regions.gouv.fr/provence-alpes-cote-dazur
Sites des préfectures des DOM-TOM :
http://www.guadeloupe.pref.gouv.fr/
http://www.guyane.pref.gouv.fr/
http://www.martinique.pref.gouv.fr/
http://www.reunion.gouv.fr/