À Nice, le soleil brillait comme un symbole d’espoir retrouvé pour Karim, un Algérien de 36 ans installé en France depuis plus de huit ans. Derrière son sourire discret se cache pourtant une longue bataille contre l’injustice administrative, celle d’un refus implicite d’admission au séjour.
Huit années de patience et d’efforts d’intégration
En quête d’une vie sereine et stable, Karim a quitté l’Algérie pour s’installer en France en 2015. Il pose ses valises à Nice, séduit par la douceur méditerranéenne et la promesse d’un nouveau départ.
Peu à peu, il apprend la langue, trouve du travail dans le bâtiment et se lie d’amitié avec ses voisins. Chaque jour, il s’efforce de construire sa place dans cette ville qu’il considère désormais comme la sienne. Marié à Amel, une Niçoise au grand cœur, il mène une vie simple, rythmée par le travail, les repas partagés en famille et les balades sur la Promenade des Anglais.
Tout semblait calme et serein — jusqu’à ce qu’un silence administratif vienne bouleverser son équilibre.
Une demande restée sans réponse
Au mois d’août de l’année 2023, Karim prend son courage à deux mains et dépose sa demande d’admission au séjour à la préfecture de Nice, située au 147, boulevard du Mercantour. Il se renseigne, rassemble les documents nécessaires et réalise les démarches à la lettre.
Malheureusement, aucune réponse ne lui était parvenue après des semaines d’attente. Ce silence s’était transformé en refus implicite une fois le délai réglementaire de 4 mois dépassé.
Mais, ce n’était pas dans la nature de ce ressortissant algérien de baisser les bras.
Il décide donc de confier son dossier au cabinet d’avocats spécialisés en droit des étrangers. “Je ne demandais pas la charité, seulement la reconnaissance de ma place ici”, confia-t-il, la voix posée, mais ferme.
Le tribunal tranche : justice et dignité
Après une analyse approfondie de la situation de Karim, le cabinet décide d’envoyer une demande d’explication de ce rejet aux autorités préfectorales. Ces dernières, fidèles à elles-mêmes, se sont murées dans le silence.
C’est alors que le cabinet a décidé de porter l’affaire en justice. Il saisit le tribunal administratif en introduisant un recours contentieux. Le parcours comme la situation de Karim était étayé dans les moindres détails. Les pièces justificatives faisaient office de preuves, attestant sa requête, son intégration ainsi que l’absence de motivation de la décision préfectorale et le défaut d’appréciation de son dossier.
À l’issue de la saisine, le juge a décidé de trancher en sa faveur, lui accordant une carte de séjour adaptée à sa situation. Karim s’est également vu recevoir la somme de 1000 euros en guise d’indemnisation pour ses frais de justice.
Pour lui, cette victoire va bien au-delà du cadre administratif. “Ce n’est pas juste un papier, c’est la reconnaissance de mon histoire, de mes efforts”, disait-il. Autour de lui, Nice continue de briller, et pour la première fois depuis longtemps, son avenir aussi.