Installé à Nice depuis presque neuf ans, Kamaro s’est investi pleinement dans la construction d’une vie sereine et stable. Cependant, l’absence de réponse de l’administration face à sa demande d’admission au séjour met en péril tous ses efforts d’intégration.
Nice comme maison
Dès son arrivée, Kamaro a saisi chaque chance qui s’offrait à lui, voyant dans son emploi et dans l’avenir scolaire de sa fille la force de s’ancrer durablement dans la métropole niçoise. Agent d’accueil pendant plusieurs années, puis chargé de clientèle, Kamaro n’a jamais cessé de se former et de travailler. Malgré la crise sanitaire qui a bouleversé son parcours, il a persévéré et obtenu des qualifications en gériatrie et en accompagnement des personnes âgées. Son employeur actuel le soutient, convaincu de son sérieux et de ses compétences.
Son insertion va bien au‑delà de l’aspect professionnel. Avec sa compagne, il élève leur fille, née à Nice, aujourd’hui scolarisée et déjà pleinement intégrée dans la société française. La famille mène une vie simple, mais enracinée, respectueuse des valeurs républicaines.
Le silence qui change tout
En mars 2022, Kamaro dépose une demande d’admission au séjour. Il pensait que son dossier solide, sa régularité fiscale et son engagement professionnel parleraient d’eux-mêmes. Pourtant, quatre mois plus tard, aucune réponse : un silence qui s’est transformé en refus implicite.
Ce refus, au-delà du cadre administratif, menace de briser un équilibre fragile, celui d’un père présent pour sa fille, d’un salarié fidèle à son entreprise, d’un homme qui a choisi Nice comme terre d’avenir. Chaque jour, Kamaro vit avec l’incertitude : rester et continuer à construire, ou voir s’effondrer des années d’efforts et d’intégration.
Avec courage, il choisit de ne pas se résigner. Soutenu par le cabinet d’avocats en droit des étrangers, ses proches et son employeur, Kamaro porte son combat devant la justice. Plus qu’un simple titre de séjour, il réclame la reconnaissance de son parcours, de ses sacrifices et de son enracinement profond à Nice.
Une bataille qui va bien au-delà du cadre administratif
Pour plaider sa cause, le cabinet a envoyé une demande d’explication aux autorités préfectorales, mais celles-ci sont restées silencieuses, prouvant le manque de motivation du rejet et l’erreur d’appréciation du dossier de son client. Ensuite, le cabinet a pris l’initiative de saisir le tribunal administratif niçois. La plaidoirie s’articulait en trois axes distincts :
- démontrer l’intégration de Kamaro, tant au niveau social que professionnel,
- justifier sa requête et sa motivation à contester le refus tacite,
- et prouver l’absence de justification de la décision préfectorale.
Suite à l’audience, Kamaro s’est vu délivrer son premier titre de séjour et bénéficier d’une compensation de 1000 euros. L’histoire de ce ressortissant malien est celle de milliers d’hommes et de femmes venus en France pour y trouver une vie meilleure. À Nice, il demande simplement une chance : celle de continuer à travailler, à élever sa fille et à contribuer à la société qu’il considère désormais la sienne. Son parcours se fait écho d’un besoin fondamental de justice et de respect.