Lorsque Pablo sollicitait son admission au séjour à la préfecture de Seine-Saint-Denis, il ne s’imaginait pas une seconde que cette simple formalité allait se transformer en cauchemar administratif. Ses 5 ans d’efforts et 4 ans de travail acharné étaient pour lui, une preuve concrète de son intégration à la société.
Un parcours irréprochable pourtant menacé
Arrivé en France en 2018, Pablo a posé ses valises à Bobigny, séduit par l’énergie de la ville et ses promesses de renouveau.
D’abord hébergé par une association, il a multiplié les petits boulots avant de se poser dans un petit studio de 10 m² dans le quartier de l’Abreuvoir. Ce modeste logement représentait pour lui bien plus qu’un simple toit : c’était le symbole de son indépendance durement acquise.
Un an après son installation, ce ressortissant mauricien décroche un CDI en qualité de chauffeur-livreur. Chaque matin, il enfourchait son vélo pour livrer des colis aux quatre coins de la ville. Ni le froid, ni la pluie, ni la fatigue ne le fatiguaient. Sérieux, ponctuel et toujours souriant, il a rapidement gagné le respect de ses collègues et la confiance de son employeur.
Ce dernier, conscient du dévouement de Pablo, l’a soutenu dans les démarches relatives à sa demande de régularisation en 2022. Pourtant, malgré ce soutien infaillible et la complétude de son dossier, ce ressortissant étranger se voit recevoir un refus implicite d’admission au séjour, survenu après 4 mois de silence administratif.
L’incompréhension est telle qu’il en perd ses mots. Quelle erreur avait-il pu commettre ? Quel document manquait à son dossier ? Pourquoi ce silence ? D’innombrables questions sans réponse taraudaient dans sa tête tel un écho obsédant.
L’ultime recours
Face à ce rejet, Pablo ne se décourage pas. Il refuse de voir ses efforts et son avenir s’envoler en éclat à cause du mutisme de l’administration. Il choisit de se battre en sollicitant le cabinet d’avocats en droit des étrangers pour défendre et plaider sa cause auprès des instances compétentes.
À la vue de son dossier en béton, celui-ci demande des explications de cette décision défavorable aux autorités préfectorales, mais comme toujours, elles se murent dans le silence. Il se tourne alors vers le tribunal administratif pour démontrer le défaut d’appréciation de son client, faire valoir ses droits et débloquer la situation.
Le juge ne pouvait ignorer l’intégration avérée de Pablo :
- 5 ans de résidence ininterrompue sur le territoire,
- une activité professionnelle stable,
- des revenus financiers suffisants et stables,
- situation de non-polygamie,
- etc.
Le verdict tombe après des jours d’audience. Pablo avait enfin obtenu sa première carte de séjour. Et en guise de bonus, il reçoit la somme de 1000 euros comme indemnisation pour couvrir ses frais de justice.
Aujourd’hui, Moussa regarde l’avenir avec confiance. Il continue d’exercer son métier, fier d’avoir fait valoir ses droits et d’avoir prouvé que la persévérance finit toujours par triompher. Son histoire résonne comme un message d’espoir pour tous ceux qui, comme lui, travaillent dans l’ombre en rêvant d’une vie stable et reconnue.