Dix ans de vie effacés par un refus implicite d’admission au séjour

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Lorsque Fabien quitte Bamako, la capitale malienne, en 2013 pour s’installer à Versailles, il ne cherche pas un refuge temporaire, mais une terre d’avenir. Ce qui devait être quelques années de construction s’est transformé en une décennie entière passée entre les murs de la ville royale. Mais un refus implicite d’admission au séjour vient tout chambouler.

Le fruit du courage et de la détermination

Les premières années de Fabien sur le territoire français ont été les plus ardues, mais sa détermination a payé. Il a rapidement décroché un emploi stable dans une société de nettoyage, passant d’un CDD à un CDI. Ses fiches de paie, alignées sur plus de huit ans, dessinent le portrait d’un travailleur sérieux et engagé.

L’intégration de Fabien dans la cité phocéenne allait bien au-delà du cadre professionnel. Il s’était noué d’amitié avec ses voisins, ses collègues étaient devenus sa famille… Son entourage le considérait comme quelqu’un de fiable qui est toujours prêt à rendre service. 

Le défi : un silence qui dénigre une vie 

Dix ans après son arrivée à Versailles, Fabien dépose sa demande d’admission au séjour auprès de la préfecture. Il pense que la simplicité de son parcours parlera d’elle-même. Au fil du temps, l’attente s’est muée en une source d’angoisse et d’anxiété.

L’administration ne lui donnait aucune réponse, même 4 mois après le dépôt de son dossier de demande, ce qui a donné lieu à un refus implicite. 

Fabien était complètement choqué par cette issue. Comment admettre que la vie qu’il a si patiemment construite puisse être réduite en poussière ? Devait-il quitter le pays de lui-même ou attendre que l’administration l’expulse ? Aucune de ces options ne lui convenait. 

La reconnaissance de ses droits

Refusant de voir sa vie brisée par un simple silence administratif, Fabien prend la décision de se battre pour sa dignité. Il sollicite le cabinet d’avocats spécialisés en droit des étrangers pour annuler ce refus et faire valoir ses droits. 

Après une première demande d’explication à la préfecture qui est restée sans réponse, il saisit le tribunal administratif pour démontrer l’absence de motivation du rejet et le défaut d’appréciation du cas de son client. 

Le verdict tombe après des jours d’audience : le juge ne se contente pas d’annuler la décision préfectorale. Il reconnaît la solidité du parcours de Fabien et ordonne la délivrance d’une carte de séjour qui convient à sa situation et la somme de 1000 euros pour couvrir ses frais de justice.

Pour Fabien, cette victoire était bien plus qu’une issue favorable. C’est la reconnaissance officielle de son appartenance à la France. À Versailles, là où son long voyage a commencé, il peut enfin envisager l’avenir, non plus comme un projet incertain, mais comme une réalité établie.

Maître Mickael Haïk
Avocat au Barreau de Paris, gérant du cabinet MHK Avocats

Maître Mickael Haïk a fondé le cabinet MHK Avocats avec une vision claire : offrir un accompagnement juridique d’excellence à tous celles et ceux qui...

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