Quand Émilia pose le pied en France, elle pensait que le plus dur était derrière elle. À aucun moment, elle n’imaginait que le chemin vers la régularisation s’apparenterait à un parcours du combattant. Mais ce rêve a viré au cauchemar quand la préfecture de Lyon a opposé un refus implicite à sa demande d’admission au séjour.
Un parcours sans faute sur le territoire français
Depuis son arrivée en 2016, Émilia n’a eu de cesse que de multiplier ses efforts pour s’intégrer pleinement à la société française.
En plus de suivre des cours de langue, elle s’est démenée pour trouver un travail afin de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Elle intègre une société de transport en tant que chauffeur livreur au mois d’octobre 2018 jusqu’en décembre 2021. Elle livre chaque jour sans faute dans la cité des gones. Son supérieur met en avant sa discipline, son implication et sa loyauté sans faille.
Mais la vie d’Émilia ne se résume pas uniquement à son travail. Elle a une fille de 10 ans, scolarisée sur le territoire français. Elle est aussi pacsée à Mathieu, un ressortissant étranger de nationalité française avec qui elle partage son quotidien dans le 3ᵉ arrondissement de Lyon. À cela s’ajoutent les liens qu’elle a tissés depuis son arrivée en France.
Un refus silencieux et incompris
Quand Émilia a sollicité son admission au séjour à la préfecture de Lyon, elle a pris soin de rassembler tous les documents nécessaires pour appuyer sa demande et de déposer son dossier dans les délais exigés par l’administration. Malheureusement, la préfecture ne lui a donné aucune réponse, même 4 après le dépôt de son dossier.
Sous le choc, Émilia se tourne vers le cabinet d’avocats spécialisés en droit des étrangers afin de contester ce refus implicite. Pour ce faire, ce dernier a envoyé une première demande d’explication aux autorités préfectorales.
En l’absence de réponse, le cabinet a saisi le tribunal administratif afin de démontrer le défaut de motivation de ce rejet et l’erreur d’appréciation du dossier de son client.
La défense mettait en lumière le parcours et la situation d’Émilia :
- plus de six ans de vie en France,
- 3 ans d’activité professionnelle,
- maîtrise du français,
- situation de non-polygamie,
- solides attaches personnelles sur le territoire,
- etc.
Émilia a finalement obtenu son titre de séjour à l’issue de la saisine. Une indemnisation financière de 1000 euros lui a également été accordée pour couvrir les frais relatifs à sa défense. Cette victoire allait bien au-delà du cadre administratif pour Émilia. C’était le début d’une nouvelle vie empreinte de sérénité avec ceux qu’elle aime.