Aymeric Omarou avait tout misé sur la France pour bâtir un avenir stable pour lui et son fils. Parti du Cameroun en 2017, il s’était intégré avec rigueur : apprentissage de la langue, emploi stable, vie paisible, sans jamais déranger personne. Son fils ne connaissait que l’Hexagone comme maison. Après sept années d’ancrage, une décision administrative allait tout faire basculer : la préfecture de Versailles refusait de renouveler son titre de séjour.
Un parcours sans faute
Aymeric avait suivi toutes les règles. Il avait d’abord obtenu un titre de séjour temporaire, renouvelé chaque année au prix de démarches fastidieuses. En parallèle, il avait décroché un CDI, déclarait ses revenus au Trésor public, payait ses impôts et participait pleinement à la vie économique du pays.
Son employeur appréciait son engagement et son sérieux. Lui comme son fils avait tissé des liens amicaux depuis leur arrivée en France. Lorsqu’il a soumis son dossier pour un nouveau renouvellement, il ne doutait pas de l’issue. Toutes les pièces justificatives étaient en règle.
Pourtant, après des mois sans réponse, un refus implicite s’est imposé, le plongeant dans l’incertitude la plus totale. L’expulsion pouvait survenir à tout moment. Comment expliquer à son fils que son père risquait d’être arraché à lui, expulsé vers un pays dont il n’avait que des souvenirs racontés ?
Une bataille pour la justice
Aymeric refusait de se laisser écraser par une décision qu’il considérait arbitraire. Pour lui, il était impensable d’abandonner son fils et de renoncer à la vie qu’ils avaient construite ensemble. Déterminé, il fit appel au cabinet spécialisé en droit des étrangers pour contester ce refus.
Premier acte : exiger des explications à la préfecture. Silence radio. Aucune justification n’était donnée. Face à cette absence de réponse, la décision fut portée devant le Tribunal administratif. Un recours contentieux allait être engagé, pointant du doigt l’absence de motivation du refus et l’injustice criante de cette situation.
Une victoire méritée
Aymeric savait que son dossier tenait la route. Sept ans de résidence ininterrompue en France, trois ans d’activité professionnelle, intégration exemplaire, respect des valeurs républicaines… tout plaidait en sa faveur. Le but de la saisine était de démontrer l’erreur d’appréciation de son dossier et le manque de motivation du refus de son renouvellement de titre de séjour.
Face à une argumentation solide du cabinet, le juge a décidé de trancher en faveur de ce père de famille camerounais. Il allait enfin recevoir sa carte et pouvoir reprendre le contrôle de sa vie en toute sérénité. En plus de son titre de séjour, le Tribunal administratif a décidé de lui octroyer une indemnisation de 1000 euros pour couvrir ses frais de justice. Pour Aymeric, cette victoire est plus qu’une issue favorable. C’était le début d’une nouvelle aventure pour lui et sans fils sans crainte de l’expulsion.