En 2021, Salma s’envole vers la France, portée par l’espoir d’un avenir meilleur. Veuve et isolée, cette mère de 70 ans avait trouvé refuge chez sa fille aînée en banlieue parisienne. Avec son visa valide et ses enfants naturalisés, Salma pensait pouvoir reconstruire sa vie aux côtés de ses proches sur le sol français. Mais le silence de l’administration allait tout faire basculer au moment de la régularisation de sa situation.
Un quotidien entre soins et fragilité
En Tunisie, Salma était livrée à elle-même. Son mari n’est plus et elle n’avait plus d’attaches alors que son quotidien oscillait entre soins et fragilité.
Cette ressortissante tunisienne doit faire face à des troubles dépressifs, des problèmes cardiaques et de foie. Son médecin est formel. Elle ne peut vivre seule et a besoin d’une assistance constante, prodiguée aujourd’hui par sa fille, son gendre et ses petites filles.
Refus implicite d’admission au séjour : un silence lourd de conséquences
Salma sollicite son admission au séjour auprès de la préfecture en 2022. Son dossier parlait pour elle. Elle remplissait l’ensemble des conditions exigées par l’accord franco-tunisien et le code des étrangers. Les jours et les semaines ont passé, mais la préfecture ne lui avait donné aucune réponse.
Après le délai réglementaire de 4 mois, la demande d’admission au séjour de cette mère de famille a fait l’objet d’un refus implicite. Salma voyait ses espoirs s’envoler en poussière. Elle pouvait être expulsée à tout moment, la plaçant ainsi dans une incertitude abyssale en ce qui concerne le fait de retrouver ses proches un jour à cause de son état de santé.
Un recours pour faire entendre sa voix et défendre ses droits
Soutenue par ses proches, Salma sollicite le cabinet pour former un recours aux fins de contester cette décision défavorable qui met en péril son avenir. Celui-ci adresse alors une demande d’explication de ce refus implicite auprès de la préfecture, mais cette dernière se mure toujours dans le silence.
Le cabinet décide alors de porter l’affaire devant le Tribunal administratif pour montrer l’absence de justification de la décision et l’erreur d’appréciation du cas de sa cliente. Il a élaboré une stratégie de défense implacable et sur mesure, appuyée par une série de preuves légitimant la présence de Salma en France.
Justice faite, Salma pouvait enfin respirer
Le juge ne pouvait rester insensible à l’histoire de cette grand-mère à la santé fragile qui luttait pour rester auprès de ses proches. À l’issue de la saisine, le Tribunal administratif a décidé de lui accorder un titre de séjour correspondant à sa situation. Salma avait également obtenu une indemnisation financière pour couvrir les frais exposés pour sa défense conformément à l’article L. 761-1 du code de justice administrative.
Cette victoire, plus qu’une issue favorable, était pour Salma un renouveau. Elle retrouvait le sourire et pouvait, enfin, reprendre le fil de sa vie auprès de ceux qu’elle aime et chérit plus que tout.